Facebook a fait une annonce sensationnelle en décidant de renommer son groupe Meta pour signifier au marché que le metaverse sera non seulement la technologie première mais aussi son avenir. Cela semble bien loin des préoccupations de l’ingénierie et des exploitations des infrastructures. Et pourtant, ces métiers ont connu une révolution avec l’arrivée du BIM, qui est davantage qu’une maquette numérique en 3D mais l’aboutissement d’efforts d’une décennie pour faire émerger un outil d’ingénierie concourante.
Egis parmi les pionniers de la numérisation des infrastructures et du BIM
Puis de 2007 à 2010, Egis participe à COMMUNIC, projet de recherche collaboratif, dont l’ambition est de favoriser le travail collaboratif entre les acteurs directs des projets d’infrastructure, l’évaluation des performances et des impacts environnementaux, économiques et sociétaux et la communication avec les acteurs influents. Il vise un modèle global basé sur l’usage d’une maquette numérique qui permet la réalisation virtuelle anticipée des projets, les simulations numériques, les optimisations. Par la suite, de 2014 à 2018 et de 2019 à 2022, MINnD (Modélisation des informations interopérables pour les infrastructures durables), projet national de recherche collaborative, contribue au développement du BIM (Building Information Modeling) pour les infrastructures, en progressant sur la structuration et l’utilisation des informations à échanger dans les projets, pendant leur cycle de vie complet : conception, construction, exploitation et maintenance.
Le metaverse est-il l’avenir du BIM ?
Pour les profanes, le Metaverse offre des expériences immersives aux fans de jeux vidéo et c’est sans doute dans ce secteur, qui pèse 300 millions de dollars par an, que les premières applications verront le jour.
Le metaverse porte des applications métiers dans divers secteurs à très haute valeur ajoutée, dans l’architecture, l’immobilier et l’aménagement urbain. Architectes, ingénieurs et urbanistes disposeront d’un jumeau numérique boosté par ces nouvelles potentialités. Les avancées technologiques développées pour un métier se porteront d’un secteur à l’autre. Par exemple la réalité virtuelle et/ou augmentée permet aux futurs chirurgiens, en reproduisant des blocs opératoires, de simuler des opérations complexes, dans les conditions les plus proches du réel.
L’exploitation et la maintenance d’ouvrages et de réseaux pourront capitaliser très rapidement sur les innovations issues des outils conçus pour la formation à la conduite automobile. Les applications métiers dédiées à la culture, à l’événementiel et au social comme des concerts, des meetings, ou des spectacles en immersion totale depuis son domicile serviront à la simulation, à la concertation avec la population ; les collections d’art les plus prestigieuses seront accessibles avec une réalité époustouflante et l’on pourra découvrir les NFT, ces œuvres d’art numériques inscrites dans la blockchain. Ainsi, ce marché devrait peser 800 milliards de dollars en 2024 et 30 000 milliards de dollars en 2030. Les GAFAM investissent massivement dans ces technologies aux usages divers, faisant le pari que les particuliers comme les professionnels passeront plus de temps dans les environnements virtuels.
Séoul enrichit les potentialités du jumeau numérique de la ville
D’ores et déjà un nombre croissant de villes testent des expériences immersives via le metaverse et les réalités virtuelle. Le jumeau numérique de la ville n’est que la première étape d’une révolution dans les usages et dans les métiers.
Seoul vient d’annoncer son intention de fournir des services grand public via une plateforme metaverse, sur laquelle les habitants, munis d’un casque de réalité virtuelle pourront visiter et interagir avec les divers secteurs de la municipalité. Dans une représentation des bâtiments, de plus en plus réaliste, les acteurs pourront interagir les uns avec les autres via une représentation numérique d’eux-mêmes nommée avatar. Ces avatars obtiendront des conseils en matière fiscale ou des documents publics tels que permis ou licences. La ville espère séduire les plus jeunes, souvent prime movers, car cette cible est très difficile à atteindre par des moyens traditionnels.
Cette plateforme metaverse Seoul est un partenariat public privé composé de plus de 700 entreprises liées au metaverse du gouvernement sud-coréen et des instances politiques locales. Au-delà de l’usage attendu pour les résidents c’est un partenariat d’innovation global que la Corée du Sud met en place pour booster son écosystème sur un marché extrêmement porteur.
Le pilote sera disponible dès octobre 2022 avec un plan de déploiement étalé sur 4 ans. La démarche de construction est itérative avec les résidents qui coconçoivent la plateforme en votant pour les fonctionnalités qu’ils souhaitent voir dans le metaverse. Pour le nouvel an 2022, à cause des restrictions liées au Covid 19, ce sont 1.600 avatars qui ont participé à différentes activités culturelles dont 300 ont sonné traditionnellement la cloche pour la nouvelle année.
Démarche contributive à New Rochelle
Dans l’Etat de New-York, New Rochelle souhaitait transformer une autoroute à 6 voies en un réseau de rues complètes et de créer un parc linéaire similaire à la Highline de NY. La municipalité a sollicité au cours d’événements publics festifs, 250 habitants en les dotant d’un casque de réalité virtuelle pour qu’ils se visualisent au milieu d’un espace repensé. Beaucoup d’habitants ne connaissaient pas le projet et l’ont découvert à cette occasion. Le metaverse a permis d’élargir le cercle d’habitants pouvant manifester leur intérêt pour le projet.
Imaginer des solutions face au changement climatique
A Wellingtown, en Nouvelle-Zélande, le jumeau de la ville augmenté par le metaverse doit aider au recueil d’avis des habitants pour faire face aux choix culturels liés au changement climatique. Les capacités de visualisation du metaverse associées aux possibilités de l’intelligence artificielle pour créer des scenarios de projection de la ville du futur, autorisent la planification d’adaptation aux changements climatiques avec une contribution de la population très élargie. Les décisions sont éclairées par les priorités de la communauté.
Les hésitations rationnelles de l’exploitant d’infrastructures vont très rapidement laisser la place à des expérimentations généralisées. Egis, leader sans conteste du BIM, a déjà expérimenté le jumeau numérique sur 2 autoroutes majeures en France et en Angleterre. Les progrès technologiques issus des investissements massifs dans le metaverse vont accélérer la demande des exploitants de réseaux ferrés, de métro, d’aéroports, d’autoroutes et de villes. Egis dispose d’ores et déjà des meilleures références et de collaborateurs aux compétences pointues pour répondre de façon proactive à ses clients.